Charles Messier était un astronome français dont l’objectif n’était pas du tout les étoiles ou les galaxies. Sa principale passion était les comètes ! Messier les a systématiquement recherchées dans le ciel, consacrant environ 1100 nuits à cette entreprise, et a finalement découvert plus d’une douzaine de «voyageurs célestes». Pour cela, le roi Louis XV le surnomma «chasseur de comètes» et lui décerna le titre d'»astronome de la marine», grâce auquel Messier fut admis à l’Académie des sciences française, puis dans d’autres sociétés de recherche étrangères. Mais commençons par le commencement.
Table des matières
Famille et enfance
Charles Messier est né le 26 juin 1730 à Badonville, en France, dans la famille de Nicola Messier, représentant de la famille royale, et de Françoise Messier. Charles est le dixième enfant du couple, qui en a eu 12 au total. Lorsque le futur astronome a 11 ans, son papa n’est plus là. Charles reçoit une éducation élémentaire et commence à travailler dans le bureau de vente aux enchères de son frère aîné pour aider à nourrir la famille. C’est là que Charles apprend à écrire, à rédiger des documents et à faire des dessins, ce qui jouera un rôle important dans sa future carrière. C’est d’ailleurs à cette époque que Messier voit la première comète de sa vie (une grande comète «à six queues» C/1743 X1) et est tellement impressionné qu’il comprend qu’il doit lier sa vie à l’étude des corps célestes.
Premiers pas dans la science
À l’âge de 21 ans, un ami de la famille aide Messier à trouver un emploi d’assistant à l’observatoire naval de Paris, fondé par Joseph Nicola Delille. Au début, ce dernier apprécie Charles non pas pour son zèle scientifique, mais pour son excellente calligraphie. Messier s’occupait de faire des copies de cartes à la main. Charles persuade ensuite son assistant Delille de lui enseigner les rudiments de l’astronomie et commence à tenir un journal d’observations. Les premiers succès ne se font pas attendre. Il s’agit de la comète de Halley. Messier doit vérifier les calculs de Delille sur l’orbite de ce corps céleste. Et il s’est trompé ! Et en 1759, après avoir recalculé les données, il a découvert la comète elle-même. Messier n’est pas le premier. Un mois plus tôt, un astronome allemand avait trouvé Halley.
Cet échec apparent a permis à Messier de faire une chose très importante pour la science : en cherchant Halley, il est tombé sur une nébuleuse qui pouvait facilement être confondue avec une comète. Pour faciliter ses recherches, il a commencé à dresser une liste de ces objets. C’est ainsi qu’est né le célèbre catalogue Messier, dont la première édition, parue en 1771, comprenait 45 objets. Neuf ans plus tard, la deuxième collection est publiée et compte déjà 68 objets. La troisième édition de 1781, avec la description de 103 nébuleuses et amas d’étoiles, fut la dernière. Elle est d’ailleurs toujours populaire parmi les amateurs d’astronomie du monde entier.
Une reconnaissance universelle
Halley a non seulement encouragé Messier à dresser la liste des nébuleuses, mais il a également éveillé en lui une véritable passion pour la recherche des comètes. Dès lors, il consacre la majeure partie de son temps à cette activité et devient le premier «chasseur de comètes» permanent au monde, dont les activités ont porté des fruits considérables. Depuis 1760, aucun «voyageur céleste» n’est passé à côté de Messier. Au total, il a découvert 44 comètes, dont 15 — la première, 5 autres — simultanément avec d’autres astronomes. Et Messier n’a pas seulement cherché à «attraper» des comètes, il les a scrupuleusement étudiées, grâce à son ami Jean de Saron, qui a calculé les orbites des «trouvailles».
Carte du ciel étoilé de Messier
Parallèlement aux comètes, Messier étudie les étoiles, ainsi que les éclipses de soleil et de lune, pour lesquelles il obtient un succès considérable. Et tout cela en l’absence d’appareils performants ! Grâce à ses réalisations, il est reconnu par la communauté scientifique, non seulement en France, mais aussi en Angleterre, en Hollande et même en Russie.
La Révolution française et ses derniers pas dans la science.
L’ascension de Messier est suivie d’une série d’échecs. En 1771, il se marie, mais quelques années plus tard, sa femme meurt en couches, suivie de leur fils… Malgré ce coup dur, Messier continue à travailler dur et devient même l’un des découvreurs d’Uranus. Il est contacté par William Greschel qui lui demande de préciser si le corps céleste qu’il a vu n’est pas une autre comète. Les calculs de Messier et de son partenaire de Saron montrent qu’il s’agit bien d’une planète inconnue jusqu’alors. Peu après, Charles connaît une nouvelle mésaventure. Au cours d’une promenade, il tombe d’une grande hauteur, se cassant la jambe, l’épaule et les côtes. La fracture du fémur s’étant mal soudée, il faut à nouveau casser l’os. Messier met un an à se rétablir, mais ses collègues affirment dans ses mémoires qu’il est resté boiteux…..
Ici, Messier a 71 ans
La révolution en France est un nouveau fléau pour Charles. Non seulement toutes les académies, mais aussi son observatoire cessèrent de fonctionner. Peu de temps après, le fidèle partenaire de Messier, de Saron, est exécuté. C’est une période difficile que vit Charles et sa famille. Il essaie donc de se rapprocher de ses proches et ne revient à Paris que deux ans plus tard, lorsqu’on lui propose de devenir l’un des pensionnaires du nouvel Institut national des sciences et des arts, et un an plus tard, l’astronome du Bureau Dolgoth. En 1806, Napoléon lui décerne la Croix de la Légion d’honneur. Messier fait sa dernière observation en 1807, période durant laquelle sa vue «baisse» brutalement, puis vient la paralysie. Début avril 1817, Charles Messier décède… Il a 86 ans. Plus d’un siècle s’est écoulé, mais son nom est toujours présent dans le cœur de nombreux astronomes du monde entier. Un cratère de la mer d’Abondance, sur la Lune, est également nommé en son honneur.
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Date de publication: 12-26-2023
Mettre à jour la date: 12-26-2023