Lancée en mars 2004, la sonde Rosetta de l’Agence spatiale européenne est arrivée à sa destination finale, la comète Churyumov-Gerasimenko, après 10 ans et 6,4 milliards de kilomètres de voyage.
Table des matières
Voyage vers la comète
La sonde Rosetta doit son nom à la pierre de Rosette, un bloc de roche gravé qui a joué un rôle crucial dans le déchiffrage des hiéroglyphes égyptiens. Les scientifiques espèrent que les observations faites par la sonde révéleront comment le système solaire s’est formé il y a 4,5 milliards d’années.
Trajectoire de vol et animation du mouvement de la comète.
D’ailleurs, dans cette animation, outre la comète Churyumov-Gerasimenko, vous pouvez voir les trajectoires de comètes telles que Wilde 2, Halley et Virtanen.
Le voyage de dix ans vers la comète
La sonde Rosetta transporte un petit module d’atterrissage de 62 kg nommé Philae, d’après l’île du Nil où la pierre de Rosette a été trouvée. En novembre 2014, le module d’atterrissage Philae quittera la sonde et descendra sur la comète. En raison de la faible gravité, le module d’atterrissage enfoncera un harpon dans la surface pour s’y ancrer. Ce sera la première fois que la sonde se posera en douceur sur la surface d’une comète.
Module d’atterrissage Philae
La sonde, dont le coût s’élève à 1,3 milliard d’euros, devrait fonctionner jusqu’en 2015.
Photos de la comète Churyumov-Gerasimenko
Les photos actuelles ont déjà montré une forme étonnamment irrégulière pour une comète de 5 kilomètres, qui pourrait être l’union de deux corps glacés ou le résultat d’une évaporation inégale du noyau au cours des orbites précédentes autour du Soleil.
Les comètes sont constituées de glace, de poussière et de roches qui ont été laissées sur place après la formation du système solaire.
Le noyau d’une comète à une distance de 234 kilomètres
Comme le montre l’image NavCam ci-dessus, le noyau de la comète 67P/Churyumov-Gerasimenko est de forme irrégulière et mesure 3,5 kilomètres sur 4 — plus petit que de nombreuses montagnes sur Terre, et beaucoup plus petit que les deux satellites de Mars, Phobos et Deimos. À une distance de 300 kilomètres, la forme du noyau est clairement visible, ainsi que de nombreux détails de la surface.
Image du 3 août
Le noyau de la comète est constitué de deux lobes reliés par un isthme. Les deux lobes présentent une topographie très accidentée. La surface de l’isthme reflète bien la lumière et est assez lisse, peut-être de la glace fraîche, mais des études plus détaillées sont nécessaires pour découvrir la nature de ce matériau brillant.
La rotation du noyau de la comète 67P/Churyumov-Gerasimenko est lente : il faut 12 heures et 36 minutes pour effectuer une révolution autour de son axe.
Rotation de la sonde autour de la comète
Tout au long des mois d’août et de septembre 2014, la sonde s’approchera de la comète, réduisant la distance à 70 kilomètres. Il est prévu qu’en octobre 2014 Rosetta s’approche à moins de 5 kilomètres de la surface de la comète afin de trouver un endroit propice à l’atterrissage du module Philae.
Atterrissage de l’atterrisseur Philae
Module d’atterrissage Philae
Le 11 novembre 2014, le module d’atterrissage se séparera de la sonde Rosetta et se dirigera vers la comète. La date peut varier légèrement en raison de la recherche d’un site d’atterrissage approprié.
Immédiatement après l’atterrissage, un harpon est tiré de la sonde vers la surface pour l’ancrer solidement à la surface de la comète. La gravité à la surface est extrêmement faible et le module d’atterrissage pourrait facilement s’envoler dans l’espace. La sonde Philae devrait fonctionner pendant sept jours, voire plus. Le module transmettra des panoramas de la surface, prélèvera des échantillons de matériaux forés à la surface et mesurera la composition des gaz. Il mesurera également la quantité d’eau lourde (eau contenant un isotope du deutérium appelé eau lourde au lieu de l’hydrogène ordinaire) par rapport à l’eau ordinaire.
Le module Philae à la surface
L’un des objectifs du module Philae est de confirmer ou d’infirmer l’hypothèse selon laquelle toute l’eau présente sur Terre provient du bombardement de la planète par des comètes. Le rapport entre l’eau ordinaire et l’eau lourde peut répondre à cette question. Une autre priorité de recherche est de vérifier la présence de composés organiques et de déterminer si la comète contient les ingrédients les plus simples pour la vie.
L’avenir de la mission
Après l’arrêt du module d’atterrissage, Rosetta continuera à étudier la comète qui continue à s’approcher du Soleil, ce qui réchauffe sa surface et augmente l’évaporation de sa surface, provoquant l’expansion de sa coma.
Le 13 août 2015, la comète Churyumov-Gerasimenko atteindra son périhélie, son point le plus proche du Soleil, à une distance minimale de 1,29 a.u., soit 1,29 fois la distance Terre-Soleil.
À l’approche du périhélie, les manœuvres de Rosetta seront cruciales pour prolonger la durée de vie du vaisseau, car les particules de glace, de poussière et le reste des matériaux en cours de vaporisation provenant de la surface pourraient bien endommager l’engin ou ses immenses panneaux solaires. Les principaux objectifs de la mission devraient être atteints bien avant le périhélie.
Si Rosetta survit au périhélie, il s’agit d’une occasion unique d’observer la comète lorsqu’elle s’éloigne du Soleil.
La sonde contre la comète (collage)
Toutefois, à ce stade, les réserves de carburant à bord seront très limitées et les panneaux solaires seront probablement partiellement endommagés et incapables de générer la quantité maximale de courant.
Le sort futur du vaisseau
Les scientifiques pourraient tenter de faire atterrir la sonde Rosetta sur la comète, en septembre ou octobre 2015, à un autre endroit que le module Philae, afin que les images et autres données obtenues donnent une image complète. Contrairement à Philae, Rosetta n’a pas été conçue pour se poser, mais pourrait survivre à un atterrissage en douceur.
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Date de publication: 12-26-2023
Mettre à jour la date: 12-26-2023