Qui d’entre vous ne rêverait pas d’assister au départ historique de l’une des étoiles les plus proéminentes du ciel de la Terre ?
Table des matières
Une supernova «super imprévisible».
Selon certaines sources, Bételgeuse, l’épaule droite du chasseur céleste, peut à tout moment rendre son dernier souffle sous la forme d’une éruption de supernova prolongée et brillante, laissant derrière elle un espace vide invisible à l’œil nu.
Cela changera complètement l’aspect des constellations qui animent si joliment le ciel hivernal de nos latitudes. Cet événement vaut-il la peine d’être attendu de notre vivant et représente-t-il une menace pour notre planète ?
Image IR de Bételgeuse
Selon plusieurs médias, une gigantesque éruption de supernova pourrait se produire d’un instant à l’autre. Bételgeuse multipliera sa luminosité par des milliers de fois et éclairera le ciel pendant plusieurs mois, jusqu’à ce qu’elle s’éteigne progressivement et laisse derrière elle une nébuleuse du Crabe en pleine croissance, avec en son centre une étoile à neutrons invisible ou un trou noir. Une telle catastrophe cosmique ne nous menace pas, sauf si l’un des pôles de l’étoile qui explose n’est pas dirigé vers la Terre. Le flux de rayons gamma et de particules chargées créera des problèmes avec l’environnement magnétique et la couche d’ozone de l’atmosphère de la planète. Y a-t-il une raison de croire ces informations ou s’agit-il simplement d’un nouvel alarmisme des médias ?
Probabilité d’explosion
Les scientifiques ne nient pas la possibilité d’une telle issue. Cependant, on ne sait pas si l’étoile explosera demain ou dans un million d’années, ni si elle explosera tout court. Malgré la puissance de l’astronomie moderne, la connaissance de la vie stellaire semble n’en être qu’à ses débuts. Le paradoxe de l’existence de géantes supermassives et les problèmes de modélisation de la formation stellaire dans les systèmes proches remettent en cause les paradigmes scientifiques établis sur la vie des étoiles. La découverte d’objets qui ne s’inscrivent pas dans le cadre des théories existantes suscite plus de questions que de réponses. Un exemple en est même la célèbre Bételgeuse, au sujet de laquelle, semble-t-il, nous devrions tout savoir.
La Bételgeuse inconnue
La nébuleuse autour de la supergéante rouge brillante Bételgeuse
Que savons-nous de Bételgeuse ? Un astronome amateur, pointant du doigt la lumière rougeâtre, nous parlera de sa taille colossale, de sa variabilité et d’autres faits accessibles au public. Et, pour exciter l’imagination de l’auditeur, il ajoutera que, si on la mettait à la place du Soleil, dans les entrailles de la supergéante se trouveraient toutes les planètes du groupe Terre, et peut-être même Jupiter. Il aura raison sur ce point, mais aussi étrange que cela puisse paraître, un astronome professionnel travaillera avec presque le même ensemble de connaissances sur la géante rouge. Par exemple, la taille, la masse et la distance exactes de Bételgeuse n’ont pas encore été déterminées.
La distance de l’étoile est estimée dans des limites aussi grossières que 420-650 années-lumière, certaines sources donnent des limites assez terrifiantes de 180 à 1300 années-lumière. Les estimations de la masse et du rayon ne sont pas non plus précises et varient respectivement entre 13 et 17 masses solaires et entre 950 et 1200 rayons solaires. Ces écarts importants s’expliquent par le fait qu’en raison de son éloignement, la distance de Bételgeuse ne peut être mesurée par la méthode de la parallaxe annuelle. De plus, Bételgeuse n’est ni une étoile double, ni un membre d’un amas proche. Cette caractéristique ne nous permet pas d’estimer correctement la masse et les autres caractéristiques de l’étoile, y compris la luminosité absolue.
Le disque de l’étoile Bételgeuse, image du télescope Hubble
Même le fait que Bételgeuse ait été la première étoile (après le Soleil, bien sûr) dont on ait pu mesurer la taille angulaire et obtenir une image détaillée de son disque ne nous fournit en fait aucune donnée significative sur ses paramètres et sa nature.
Il en va de même pour toute la partie «stellaire» de l’astronomie. Les scientifiques doivent non seulement développer de nouveaux modèles décrivant les mécanismes de formation, d’évolution et de mort des étoiles, mais aussi remodeler radicalement les anciens. Par exemple, comment expliquer l’existence d’étoiles récemment découvertes dont la masse est comprise entre 200 et 250 masses solaires, alors que la limite théorique supérieure était jusqu’à récemment estimée à 150 masses solaires ? Comment expliquer la nature des sursauts gamma ? D’autres découvertes qui continueront à déconcerter les astronomes sont à venir.
Y aura-t-il une explosion ?
Jupiter, Aldébaran, Bételgeuse, M42 et les Pléiades.
Pour en revenir à Bételgeuse, nous pouvons rendre une sorte de verdict aux sources qui annoncent l’apparition imminente du «feu d’artifice d’adieu» le plus brillant de notre ciel. Les astronomes précisent qu’un tel événement a une probabilité bien réelle de se produire sous nos yeux, mais cette probabilité est extrêmement faible et il est impossible de l’estimer. Naturellement, les médias, qui tentent de redynamiser le public, remanient à leur manière ces déclarations prudentes.
Documentation sur le sujet
Les explosions de supernova sont considérées comme faisant partie des événements cosmiques observés de facto. En science, il n’y a jamais eu d’explosion de supernova qui ait été prédite et attendue à l’avance. C’est pourquoi les astronomes ne peuvent juger qu’indirectement des processus précédant l’explosion.
En ce qui concerne Bételgeuse, les scientifiques affirment avec certitude que l’étoile se trouve dans sa dernière phase de vie, lorsque le pourcentage actuel de carbone et d’éléments lourds subséquents ne peut plus soutenir des processus thermonucléaires stables. Selon les modèles actuels, il est très probable que cela conduise à la rupture de l’équilibre hydrodynamique de l’étoile, c’est-à-dire à l’explosion d’une supernova. Il est également possible que Bételgeuse finisse sa vie en étant moins brillante, et qu’elle se débarrasse progressivement de son enveloppe, se transformant en naine blanche oxygène-néon.
En tout état de cause, la science moderne n’est pas en mesure d’assigner une date exacte pour l’explosion ou de rejeter le fait même qu’il y en aura une. La frénésie médiatique autour de l’apparition du «deuxième soleil» a éclaté après que la communauté astronomique mondiale se soit disputée au sujet de la diminution rapide de la luminosité moyenne et de la taille de Bételgeuse. De nombreux astronomes ont déclaré avec assurance que ce phénomène s’expliquait par l’explosion imminente d’une supernova qui, selon les normes cosmiques, est sur le point de se produire — dans les deux prochains millénaires. D’autres sont plus réservés dans leurs prédictions et expliquent l’extinction de l’étoile par des processus temporaires ou périodiques. Ce débat astronomique inattendu montre à quel point les scientifiques ont encore des connaissances nouvelles et inexplorées à acquérir.
Un rêve à l’échelle galactique
Le vestige d’une supernova de type Ia
Il est certain qu’une lumière éclatante dans le ciel inciterait les gens à oublier à quel point ils sont insignifiants dans l’univers. Il convient de penser un instant que la même explosion pourrait être observée par d’éventuels habitants d’autres systèmes éloignés de notre vaste galaxie. Le véritable et inestimable avantage de ces nouvelles stellaires sera pour les astronomes. L’explosion d’une supernova, si proche et attendue au cours de notre siècle, dirigera dans sa direction les yeux curieux de toutes sortes de télescopes et d’autres équipements. Dans une excitation frénétique, les scientifiques rempliront leurs bases de données de tonnes d’informations précieuses provenant de la lumière de l’explosion. Chaque jour, des quatre coins du monde, on entendra parler de la prochaine découverte sensationnelle. Mais ce ne sont là que de vagues rêves.
La réalité dicte ses propres règles. L’explosion de Bételgeuse n’est non seulement pas à craindre, ni même à attendre, mais elle ne peut qu’être rêvée. La lumière plus intense, si elle s’allumait devant nos yeux, correspondrait à peine à l’éclat de la pleine lune et ne nous causerait aucun dommage significatif. En attendant, nous avons la possibilité de continuer à observer l’étoile rouge d’Orion et espérons que les astronomes enrichiront leurs connaissances sans que de tels événements rares et surprenants ne se produisent.
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Liste des étoiles les plus brillantes
№ | Nom de l’étoile | Distance, en années sv. | Magnitude visible | Magnitude absolue | Classe spectrale | Hémisphère céleste |
---|---|---|---|---|---|---|
0 | Soleil | 0,0000158 | -26,72 | 4,8 | G2V | |
1 | Sirius (α du Grand Chien) | 8,6 | -1,46 | 1,4 | A1Vm | Sud |
2 | Canopus (α de Kiel) | 310 | -0,72 | -5,53 | A9II | Sud |
3 | Toliman (α Centauri) | 4,3 | -0,27 | 4,06 | G2V+K1V | Sud |
4 | Arcturus (α de Volopassus) | 34 | -0,04 | -0,3 | K1.5IIIp | Nord |
5 | Vega (α Lyra) | 25 | 0,03 (rem) | 0,6 | A0Va | Nord |
6 | Capella (α Ascendant) | 41 | 0,08 | -0,5 | G6III + G2III | Nord |
7 | Rigel (β Orion) | ~870 | 0,12 (rem) | −7 | B8Iae | Sud |
8 | Procyon (α du Petit Chien) | 11,4 | 0,38 | 2,6 | F5IV-V | Nord |
9 | Ahernar (α Eridanus) | 69 | 0,46 | -1,3 | B3Vnp | Sud |
10 | Bételgeuse (α d’Orion) | ~530 | 0,50 (rem) | -5,14 | M2Iab | Nord |
11 | Hadar (β Centauri) | ~400 | 0,61 (rem) | -4,4 | B1III | Sud |
12 | Altair (α de Eagle) | 16 | 0,77 | 2,3 | A7Vn | Nord |
13 | Acrux (α de la Croix du Sud) | ~330 | 0,79 | -4,6 | B0,5Iv + B1Vn | Sud |
14 | Aldebaran (α Taurus) | 60 | 0,85 (rem) | -0,3 | K5III | Nord |
15 | Antares (α Scorpion) | ~610 | 0,96 (rem) | -5,2 | M1.5Iab | Sud |
16 | Spica (α Virgo) | 250 | 0,98 (rem) | -3,2 | B1V | Sud |
17 | Pollux (β Gémeaux | 40 | 1,14 | 0,7 | K0IIIb | Nord |
18 | Fomalgaut (α des Poissons Sud) | 22 | 1,16 | 2,0 | A3Va | Sud |
19 | Mimosa (β Southern Cross) | ~290 | 1,25 (perm) | -4,7 | B0.5III | Sud |
20 | Deneb (α du Cygne) | ~1550 | 1,25 | -7,2 | A2Ia | Nord |
21 | Regulus (α Leo) | 69 | 1,35 | -0,3 | B7Vn | Nord |
22 | Adara (ε du Grand Chien) | ~400 | 1,50 | -4,8 | B2II | Sud |
23 | Castor (α Gemini) | 49 | 1,57 | 0,5 | A1V + A2V | Nord |
24 | Hakrux (γ de la Croix du Sud) | 120 | 1,63 (rem). | -1,2 | M3.5III | Sud |
25 | Shaula (λ Scorpion) | 330 | 1,63 (rem). | -3,5 | B1.5IV | Sud |
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Cette entrée a été publiée le 17.07.2015 par Maxim Zabolotsky
Date de publication: 12-26-2023
Mettre à jour la date: 12-26-2023