La constellation du Verseau

Commençons par le fait que pour le commun des mortels, la constellation du Verseau est tout d’abord connue comme l’un des douze signes existants du Zodiaque. En effet, sur la trajectoire du Soleil, cette constellation se trouve avec les onze autres constellations de la ceinture zodiacale.

Observer la constellation du Verseau : quoi, où et quand ?

Le Soleil se trouve dans le Verseau du 16 février au 11 mars, et les meilleures conditions d’observation de la constellation se situent en août-septembre. Si vous avez la chance de vivre dans les régions centrales et méridionales de la Russie, vous pourrez alors facilement observer cette constellation dans toute sa splendeur.

Localisation de la constellation

Vue de la constellation dans le programme du planétarium

Où se situe le Verseau sur le plan territorial ? Si nous parlons de l’emplacement zodiacal, il se situe traditionnellement entre le Capricorne et les Poissons. La constellation du Verseau est située dans l’hémisphère sud du ciel étoilé, où elle est entourée d’une variété d’habitants aquatiques — les constellations de Kit, Delphinus, Eridanus et d’autres, ce qui explique que la zone qu’elle occupe soit souvent appelée la mer. Le Verseau, comme l’appelaient les Grecs anciens, est l’une des constellations les plus anciennes et les plus vastes. Pour être précis, en termes de superficie occupée dans le ciel étoilé, à savoir 980 degrés carrés, le Verseau occupe la dixième place.

Le nombre d’étoiles dans la constellation

Par une nuit claire et sans lune, l’observateur n’aura aucun mal à voir environ 90 étoiles de la constellation du Verseau. Il est intéressant de noter que seules sept de ces quatre-vingt-dix étoiles ont une magnitude supérieure à quatre. Ces étoiles forment une sorte d’arc de cercle au milieu duquel se concentrent cinq des étoiles les plus brillantes. Ces cinq étoiles forment une sorte de prototype de cruche d’où s’écoule un filet d’eau. Dans cette disposition d’étoiles, il n’est pas facile de voir un jeune homme avec une cruche d’eau, mais c’est ainsi que la constellation du Verseau était représentée sur les anciens atlas stellaires.

Pourquoi la constellation du Verseau a-t-elle été étiquetée de cette manière ? Cette image est apparue à la suite de l’observation des phénomènes naturels par les Grecs de l’Antiquité. En effet, sur la partie sud de l’horizon, la constellation devient clairement visible avec l’arrivée de l’automne et le début de la saison des pluies. Cette situation se répétait régulièrement, d’année en année. Les Grecs ont alors commencé à associer le Verseau à un jeune homme qui, à genoux, arrosait la terre avec l’eau d’une cruche. Cette image, inventée dans l’Antiquité, a survécu jusqu’à aujourd’hui.

Les étoiles les plus brillantes du Verseau

Diagramme des étoiles les plus brillantes de la constellation du Verseau.

Les étoiles les plus importantes de cette constellation sont Alpha, Beta et Delta du Verseau. Commençons l’histoire par la première, non pas par ordre alphabétique, mais par luminosité, l’étoile appelée Sadalsuud (alias Bêta du Verseau). Comme la plupart des objets stellaires, ce nom inhabituel du luminaire céleste provient de la langue arabe et signifie «heureux parmi les plus heureux». Le nom est sans doute philosophique, mais l’explication est simple : le Soleil entre dans le Verseau juste au moment où l’hiver est remplacé par le printemps et où la saison des petites pluies printanières régulières commence à l’extérieur de la fenêtre.

Sadalsuud

Photo de Beta Aquarius ou Sadalsuud

Sadalsuud est une étoile de troisième magnitude avec une magnitude apparente de 2,91m. Ce luminaire céleste est assez rare, car il appartient aux supergéantes chaudes. Sa classe spectrale est définie comme G0, et sa température de surface est presque similaire à celle du Soleil — 5600 K. Beta Aquarius se trouve à une distance de six cents années-lumière de la Terre et a une luminosité 2200 fois supérieure à celle du Soleil. Il existe à Sadalsuud d’autres supériorités par rapport au Soleil : le diamètre de l’étoile est environ 50 fois plus grand que celui du Soleil, et sa masse est égale à celle de six Soleils.

Photo de Beta Aquarius

Dans le télescope, on peut voir que Sadalsuud est une étoile triple. Outre la composante principale, l’actuelle Beta Aquarius, il convient de noter deux autres composantes optiques. La première composante est Beta Aquarius B, qui a une magnitude stellaire apparente de 11,0 m, à environ 35 secondes angulaires de l’étoile hôte. La seconde composante, Beta Aquarius C, se trouve à 57,2 secondes angulaires de l’étoile hôte et a une magnitude stellaire de 11,6m. Cependant, à l’heure actuelle, il n’y a malheureusement pas de confirmation que ces étoiles constituent un système triple (lié par la gravitation). Il est fort probable qu’il s’agisse simplement d’un système triple visuel.

Une autre étoile «chanceuse» du Verseau

Photo Alpha Verseau ou Sadalmelik

Sadalmelik est la deuxième étoile la plus brillante du Verseau après Sadalsuud, mais sa lumière est à peine plus faible que celle de Beta Aquarius. Comme d’habitude, le nom de l’étoile est d’origine arabe. Le nom Alpha Verseau signifie «étoile chanceuse du roi». Sa magnitude stellaire apparente est de 2,96 m et sa classe spectrale est G2 Ib. Dans le dessin de la constellation, ce luminaire se trouve sur l’épaule droite du Verseau.

Photo d’Alpha Verseau

Sadalmelik est une étoile un peu particulière, et ce pour plusieurs raisons. Tout d’abord, cette étoile est classée dans la catégorie des supergéantes jaunes. La température de surface de Sadalmelik n’est inférieure que de quelques degrés aux 6000 K solaires. Il convient de noter que rencontrer une supergéante jaune dans le ciel est une grande chance, car la plupart des grandes étoiles connues en astronomie sont soit encore plus chaudes (et ont donc une couleur bleue), soit plus froides (et, par conséquent, la couleur est rouge).

Sadalmelik se trouve à 750 années-lumière de la Terre. À partir de là, grâce à des calculs simples, nous pouvons conclure que sa luminosité est 3000 fois supérieure à celle du soleil, et que son diamètre n’est que 60 fois supérieur à celui du soleil. C’est un chiffre impressionnant, mais contrairement aux vraies supergéantes, qui peuvent occuper toute l’orbite de Jupiter, Sadalmelik est une étoile de taille modérée. Le rang de supergéante suggère plutôt que, selon l’évolution stellaire, cette étoile est proche de sa fin imminente.

La troisième composante brillante du Verseau

Photo de Delta du Verseau ou HD 216627.

En troisième position en luminosité après Sadalsuud et Sadalmelik se trouve le delta du Verseau. Il est mieux connu sous le nom de Scat, qui peut être traduit de l’arabe par «cuisse». Ce n’est pas étonnant, car l’étoile est située sur la jambe du Verseau, d’où l’origine du nom. L’étoile a une magnitude stellaire visible de 3,27 m et sa classe spectrale est définie comme A3V. Elle se trouve à 160 années-lumière de notre planète.

Scutus est une étoile bleu-blanc. Dans sa classe spectrale, delta Aquarius se trouve sur la séquence principale. D’après la distance de l’étoile centrale du système, sa classe spectrale et sa luminosité, nous pouvons conclure qu’elle est très similaire à l’étoile bêta de la constellation du Lion. Il est possible que Scut fasse partie du groupe mobile de luminaires de la constellation de la Grande Ourse.

Photo Delta Aquarii Image IR du télescope WISE

Si l’on compare cette étoile au Soleil, on peut dire que la masse de Scut est environ deux fois supérieure à celle du Soleil. La température de surface de l’étoile est de 9000 K, et son rayon est d’environ deux rayons et demi de celui du Soleil. Aujourd’hui, des études spectroscopiques suggèrent la présence d’une étoile compagnon dans Aquarius Delta. La période orbitale de cette dernière pourrait être d’environ 490 jours.

Les météores dans la constellation du Verseau

Malheureusement, la constellation ne compte pas beaucoup d’étoiles visibles avec un télescope ordinaire. Néanmoins, avec son aide, tout le monde peut considérer un ensemble de cinq rayonnants de divers courants de météores. Décrivons-les en détail.

Les Aquarides

Le premier est le radiant appelé Eta Aquarides. Ce radiant d’un puissant flux de météores est situé près de la bêta du Verseau. Cette formation stellaire est visible même avec des jumelles entre le 1er et le 8 mai. Son maximum se situe quelque part le 5 mai : on peut alors voir environ 36 météores par heure. Ce flux est souvent associé à la comète la plus brillante du 20e siècle, Halley. Il est donc particulièrement intéressant d’observer systématiquement ce phénomène pour l’étudier plus en détail.

Aquariums du delta du Sud

Aquariums du delta du Sud

Un autre radiant, le Southern Delta Aquarids, peut être vu près du Delta du Verseau. Son observation se situe entre le 15 juillet et le 15 août. Le maximum de ce flux est considéré comme étant le 29 juillet. Il est alors possible de voir simultanément environ 14 météores par heure.

Aquarides du Delta Nord

Photo Northern Delta Aquarids, prise avec une vitesse d’obturation lente.

C’est toujours là, près du delta du Verseau, que se trouve le deuxième flux de météores — les Aquarides du Delta Nord. Sa période d’observation, ainsi que son maximum, tombent sur des nombres similaires à ceux des Aquarides du Delta Sud. Cependant, la chute horaire des météores du courant nord est beaucoup plus faible. D’un point de vue scientifique, la contemplation simultanée de ces deux courants météoriques est très significative. En effet, elle permet de mettre en évidence un maximum de caractéristiques structurelles des deux courants.

Aquarides de Iota Sud

Photo Southern Iota Aquarids

Près du luminaire céleste yot Aquarius se trouve un autre radiant intéressant, le Southern yot Aquarids. Il est généralement observé entre le 15.07 et le 25.08. Le flux atteint son maximum le 5 août, lorsque tout le monde peut voir environ 10 météores par heure.

Aquarides du Nord Iota

Photo Aquarides du Jot Nord

Dans l’intervalle du 11 août au 10 septembre, dans la constellation du Verseau, vous pouvez observer un autre radiant — les Aquarides Iota du Nord. Il est situé près d’une autre étoile — theta Aquarius. Ces deux flux de météores devraient également être étudiés dans un complexe, car il est alors possible de mieux révéler les caractéristiques structurelles de chaque radiant séparément.

Objets intéressants et inhabituels de la constellation

Nébuleuse de l’escargot

Photo de la nébuleuse de l’Escargot (image amateur)

Outre les étoiles et les météores, les amas globulaires et les nébuleuses peuvent être reconnus comme faisant partie du Verseau. C’est le cas de la nébuleuse planétaire de l’Escargot, dont la désignation commune est NGC 7293.

L’image montre un gros plan des gouttelettes de gaz dans la nébuleuse de l’Escargot

Il s’agit de la nébuleuse la plus grande et la plus proche de la Terre. La luminosité intégrale de la nébuleuse de l’Escargot est de 6,5 m, ce qui permet de la voir facilement avec des jumelles. NGC 7293 a une taille angulaire qui n’est dépassée que par deux fois la taille apparente de la Lune. La distance entre la Terre et cette nébuleuse planétaire est de six cents années-lumière. Au centre de l’escargot se trouve une étoile d’une température de 60000 K, et c’est elle qui illumine la nébuleuse.

Galerie de photographies de la nébuleuse de l’Escargot :

NGC 7089

Un autre objet remarquable de la constellation du Verseau est l’amas globulaire M2 (Messier 2 ou NGC 7089). Il est intéressant de noter que cet amas peut être observé depuis la Terre sans l’aide d’aucun instrument optique. Malgré sa grande «saturation» — dans l’amas globulaire de 150 000 étoiles, il est considéré comme assez compact : son diamètre est d’environ 175 années-lumière. Il est intéressant de noter qu’en 1746, l’amas M2 a été découvert en parallèle par deux scientifiques, J.D. Miraldi et Ch. Messier. Ce dernier l’a enregistré dans le catalogue stellaire comme une nébuleuse sans étoiles. Ce n’est que 11 ans plus tard que des étoiles ont été découvertes dans cet amas et que W. Herschel les a vues.

Amas M72

Photo Amas M72

Outre M2, il existe plusieurs autres nébuleuses intéressantes dans le Verseau, comme l’amas M72 ou NGC 6981. Cet amas est le plus faible et le plus obscur de la constellation, et même si vous avez une optique brillante à portée de main, il ne sera pas facile de le voir dans le ciel. L’amas d’étoiles M72 est situé au-delà du centre de notre galaxie. La distance entre la Terre et M72 est de 53 000 années-lumière.

Amas dispersé M73

Photo Amas dispersé M73

Dans le voisinage de cet amas globulaire se trouve un autre amas, M73. Cet amas est également appelé NGC 6994 ou OCL 89, et ne comprend que quatre étoiles de 10 à 12 degrés de magnitude.

Nébuleuse de Saturne

Photo de NGC 7009 ou nébuleuse de Saturne

Près de M73, on observe souvent une autre formation intéressante : la nébuleuse de Saturne (nom scientifique NGC 7009). Sa forme est très similaire à celle de la planète Saturne, et le nom de cet amas globulaire n’a donc pas besoin d’être expliqué. La nébuleuse de Saturne est très brillante et intéressante car elle possède de nombreux sous-systèmes cinématiques et morphologiques.

Photo NGC 7009 dans le domaine des rayons X

Histoire de la constellation

Verseau, dessin de Jan Hevelius tiré de son atlas des constellations

Comme nous l’avons mentionné au début, la constellation du Verseau était représentée sur les anciennes cartes par un jeune homme portant une cruche d’eau. Selon une légende mythique, ce jeune homme n’était autre que le fils de Ganymède, le souverain de Troie. Le jeune homme était connu comme un bel homme et un jour, alors qu’il gardait des moutons, Zeus l’aperçut du haut de l’Olympe et ordonna à son Aigle d’amener Ganymède au sommet. Sur l’Olympe, il obtint l’immortalité et Zeus le nomma échanson du ciel. Au cours des festivités, Ganymède offrit le nectar qui s’écoulait de la cruche comme de l’eau aux divinités de l’Olympe. C’est ainsi que l’image d’un jeune garçon tenant une cruche est apparue dans les atlas anciens.

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Date de publication: 12-25-2023

Mettre à jour la date: 12-25-2023