En astronomie, l’année 2016 sera certainement qualifiée de festive — les événements astronomiques tentent de s’insérer dans les dates festives ! Par exemple, le 8 mars est déjà réservé par l’éclipse solaire qui passera au-dessus de l’océan Pacifique. Mais le jour de la Victoire sera marqué par un événement beaucoup plus unique. Le 9 mai 2016, il y aura un transit (passage) de Mercure sur le disque solaire ! Et le caractère unique de ce passage n’est pas exagéré : il sera parfaitement visible dans presque toute la Russie, ce qui est rare et ne se reproduira pas de sitôt.
Table des matières
Le transit — les bases du phénomène
Le transit ou passage d’une planète est un phénomène astronomique périodique au cours duquel une autre planète se trouve sur la même ligne que la Terre devant le Soleil. Il s’agit essentiellement du même phénomène qu’une éclipse de Lune : une planète passe dans l’axe de notre planète, fermant puis ouvrant progressivement le Soleil.
Mais contrairement à la Lune, les planètes sont trop éloignées pour masquer complètement le luminaire dans le ciel. En outre, seules deux planètes du système solaire — Mercure et Vénus — peuvent participer au passage entre le Soleil et la Terre. C’est là que réside le secret de la raison pour laquelle les transits des planètes n’ont été vus que par un petit nombre de personnes.
Position de la Terre et de Mercure le 9 mai 2016
Le fait est que Mercure et Vénus ne sont visibles que pendant les élongations. Pendant ces périodes, les deux planètes s’élèvent au-dessus de la ligne d’horizon dans le ciel de l’hémisphère nord, ce qui les rend accessibles aux observateurs terrestres. Les élongations de Mercure ne se produisent qu’au printemps et à l’automne, ce qui limite la capacité de la planète à faire le tour du cercle solaire.
Mais ce n’est pas tout. Il ne suffit pas que la planète et le Soleil soient dans le même champ, il faut aussi qu’ils convergent au même endroit. La probabilité que cela se produise est encore plus faible. La surface du ciel est d’environ 41253 degrés carrés, dont le Soleil n’occupe que 0,2 ! Heureusement, le Soleil se couche et se lève suffisamment près des positions de Mercure et de Vénus, sinon les transits planétaires ne se produiraient qu’une fois tous les quelques millions d’années.
Périodicité des transits de Mercure et leurs particularités
Les transits de Mercure à travers le disque solaire sont le principal type de transits que les astronomes terrestres peuvent observer. Ils sont divisés en transits de mai et de novembre, et chacun a sa propre périodicité. Par exemple, un transit de Mercure en mai se répète une fois tous les 13 ou 33 ans, et un transit en novembre se répète une fois tous les 7, 13 ou 33 ans. La périodicité spécifique dépend du respect du schéma selon lequel Mercure traverse le Soleil en moyenne 13 fois par siècle.
Vénus est beaucoup plus grande que Mercure sur le disque solaire
Le passage du 9 mai 2016 est facile à observer : le Soleil sera suffisamment haut au-dessus de l’horizon et les nuages n’interféreront pas. De plus, les passages printaniers sont beaucoup plus rares : le dernier a eu lieu en 2003 et ne se reproduira que dans 33 ans, en 2049. Tous les prochains passages de Mercure auront lieu exclusivement en novembre.
En mai également, Mercure est visible plus longtemps face au Soleil. Au printemps, la planète est à l’aphélie, c’est-à-dire à la distance maximale du Soleil, et se déplace le plus lentement. Le passage de Mercure en 2016 durera 7 heures et demie ! Voici une liste des passages de Mercure dans un avenir proche (les heures sont données en UTC, Greenwich Mean Time) :
- 9 mai 2016 à 14:57
- 11 novembre 2019 à 15:20
- 13 novembre 2032 à 08:54
- 7 novembre 2039 à 08:46
- 7 mai 2049 à 14:24
- 9 novembre 2052 à 02:30
- 10 mai 2062 à 21:37
- 11 novembre 2065 à 20:07
- 14 novembre 2078 à 13:42
- 7 novembre 2085 à 13:36
- 8 mai 2095 à 21:08
- 10 novembre 2098 à 07:18.
Mercure va donc nous taquiner avec son passage sur le Soleil 11 fois de plus au cours de ce siècle. C’est beaucoup. À titre de comparaison, sa compagne Vénus a participé au transit le 6 juin 2012 — et c’était la dernière fois pour tout le 21e siècle ! La prochaine fois que Vénus sera observée sur le disque solaire, ce ne sera qu’en 2117.
Où et quand observer le passage
Avant de parler de lieux et de moments précis, comprenons bien ce que nous allons voir. Le passage de Mercure sur le disque solaire — comme le passage de toute autre planète — se divise en 5 étapes principales :
Mercure à l’arrière-plan du Soleil. Télescope de l’ESO
- Premier contact — Mercure touche le bord du Soleil sans le traverser. A partir de cet instant et le passage commence. Il n’est pas facile de le capturer, car des filtres spéciaux sont nécessaires pour les télescopes. Cependant, les heureux possesseurs de l’équipement adéquat peuvent voir Mercure sur fond de couronne solaire et de protubérances.
- Deuxième contact — Mercure est complètement à l’intérieur du disque solaire et touche son bord. À partir de ce moment, la planète commence à se déplacer sur le disque solaire, ce qui peut être facilement détecté, même sans connaître le point précis de l’entrée de Mercure.
- Maximum — Mercure est extrêmement proche du centre du Soleil. La trajectoire de la planète sur le disque solaire le divise rarement en deux : en mai, Mercure se déplace traditionnellement de manière oblique de haut en bas, et en novembre, de bas en haut.
- Au troisième contact, Mercure atteint le bord opposé du Soleil et le touche. C’est le début de l’achèvement du transit.
- Le quatrième contact est la fin du transit, au cours duquel Mercure quitte complètement le disque solaire et touche son bord extérieur. C’est la dernière chance de voir les protubérances et la couronne dans l’arrière-plan de Mercure, mais la plus facile pour l’astronome débutant. Alors que le premier contact avec Mercure peut être simplement ignoré, le quatrième est très facile à suivre.
Différentes parties du passage de Mercure seront visibles dans toute la Russie, à l’exception de la région de Khabarovsk, de Komsomolsk-sur-Amour et de l’ensemble de Sakhaline, où le passage ne sera pas visible du tout. Dans la partie occidentale de la Russie, le premier, le deuxième contact et le maximum seront visibles, dans l’Extrême-Orient, le troisième et le quatrième contact. Les meilleures conditions d’observation se trouveront dans le Grand Nord, où le passage sera visible du début à la fin.
Bien que Mercure soit la plus petite planète du système solaire, elle est plus grande que notre Lune.
Liste des villes et heures de passage
Vous trouverez ci-dessous le calendrier du passage de Mercure à travers le disque solaire pour certaines villes de Russie et de la CEI. L’heure est indiquée par UT, le méridien de Greenwich. Dans les cas où l’observation est impossible parce que le Soleil s’est couché ou ne s’est pas encore levé, l’heure du lever/coucher du Soleil est indiquée.
Vous n’avez pas trouvé votre ville ? Vous voulez en savoir plus sur les paramètres du transit ? Derrière le tableau, il y a une carte interactive du transit de Mercure, avec laquelle vous pouvez faire des calculs automatiques non seulement pour votre ville, mais aussi pour votre maison et votre rue !
Ville | 1 contact | 2 contacts | Maximum | 3 contacts | 4 contacts | |
Russie | ||||||
Moscou | 11:11:40 | 11:14:51 | 14:55:50 | Coucher de soleil à 17:20, n.m. | н.в | |
Saint-Pétersbourg | 11:11:49 | 11:15:00 | 14:55:57 | Coucher de soleil à 18:11, |
Carte interactive du transit de Mercure
Vous pouvez voir ici une carte interactive basée sur Google Maps, conçue pour faciliter la prévision du passage de Mercure pour chaque région. Bien que la carte soit en anglais, elle est très facile à comprendre. Il suffit de cliquer n’importe où pour qu’un tableau s’ouvre avec les paramètres exacts : heure, altitude du Soleil, etc. Vous pouvez également trouver l’heure locale de passage près de la barre de zoom.
Vénus est beaucoup plus grande que Mercure sur le disque solaire
Pour ceux qui souhaitent observer les 1er et 2ème contacts de Mercure avec le Soleil, il convient de prêter attention à la colonne V du tableau de la carte. Signification : si l’on superpose un cadran ordinaire de 12 heures au disque du Soleil, le chiffre V indique le nombre près duquel Mercure apparaîtra sur le Soleil. Ces données seront utiles à ceux qui souhaitent enregistrer une vidéo impressionnante du passage de la planète. Mais avant tout, il convient de connaître quelques astuces pour observer les transits, qui seront abordées plus loin.
Comment observer un transit ?
Le passage de Mercure le 9 mai 2016 est le seul transit de la planète dans un avenir proche, qui sera facile à observer sur le territoire de la Russie. Le passage de Vénus aura lieu au siècle prochain, et le prochain passage de Mercure sera compliqué par sa proximité avec l’horizon. Il vaut donc la peine de saisir l’occasion.
L’observation du passage d’une planète sur le disque solaire est l’une des observations astronomiques les plus faciles. À bien des égards, la procédure est similaire à l’observation d’une éclipse solaire, mais il y a des nuances :
La taille de Mercure
Mercure est très petite — son diamètre dans le ciel est d’environ 12 secondes d’arc lorsque le Soleil est à 1905. Pour observer le transit, il faut donc un instrument optique, comme des jumelles ou un télescope avec un grossissement d’au moins 20x. Et comme toutes les jumelles n’offrent pas un grossissement de 20x — ce n’est tout simplement pas nécessaire -, même les télescopes pour enfants conviennent à l’observation du transit. Vous pouvez également utiliser des jumelles fixes, c’est-à-dire des jumelles payantes qui sont souvent placées sur les belvédères et les promenades. Leur grossissement minimum varie autour de 25x — juste ce qu’il faut pour observer le passage.
Des structures entières de haute technologie sont érigées pour l’observation professionnelle du soleil
Toutefois, pour les jumelles payantes, il vaut la peine de se préoccuper d’un filtre solaire. L’enregistrement vidéo, l’observation à valeur scientifique et la simple prise d’une bonne photo nécessitent un grossissement de 100 fois. Mais les astronomes les plus pointus, plus proches du maximum de transit, peuvent tenter leur chance avec des jumelles ordinaires. Certaines personnes affirment avoir vu Mercure passer à l’œil nu, en n’utilisant que des filtres légers.
Ceux qui souhaitent enregistrer le moment de l’entrée de Mercure dans le disque solaire auront un peu plus de difficultés. Outre le fait que vous avez besoin d’un télescope complet, il est nécessaire de viser le Soleil à l’avance au point de premier contact — pour le déterminer, il sera utile d’utiliser une carte interactive. Les observations doivent débuter quelques minutes avant le premier contact, et le temps nécessaire doit être précisé à l’aide d’Internet. Un chronomètre sera également utile : il vous permettra de confirmer ou d’infirmer les calculs des astronomes.
Version amateur d’un télescope pour l’observation du Soleil
Protection
Important : l’observation du Soleil nécessite une protection ! C’est particulièrement important lorsque l’on travaille avec des jumelles et des télescopes. Les lentilles concentrent la lumière comme une loupe — et tout comme le faisceau d’une loupe met le feu au papier, la lumière du Soleil provenant de l’oculaire d’un télescope peut endommager la rétine de manière instantanée et irréversible ! La manipulation imprudente des télescopes a coûté la vue à de nombreux astronomes pionniers. La matrice d’un appareil photo numérique n’est pas moins vulnérable.
Un moyen sûr d’observer le transit de Mercure est de le projeter sur un écran
La meilleure protection pour vous et votre équipement sera un filtre spécial, qui vous permettra de voir non seulement Mercure, mais aussi les taches et les granules du Soleil. Mais que faire si vous n’avez pas de filtre ou si vous observez le Soleil pour la première fois ? Voici quelques conseils :
- Le meilleur filtre est le verre teinté utilisé par les soudeurs : il est facile à obtenir et peu coûteux. Cependant, d’autres filtres sont également utiles : les films développés des appareils photo et des cassettes vidéo, ainsi que les disques des vieilles disquettes. Il peut être nécessaire de les empiler en plusieurs couches.
- En aucun cas vous ne devez utiliser des lunettes de soleil. Non seulement elles n’offrent pas de protection contre les UV, ce qui est important, mais elles sont également inutiles pour le télescope. En revanche, un vieux filtre soviétique pour jumelles fera l’affaire, si quelqu’un en possède un.
- Le filtre doit toujours être fixé devant l’objectif du télescope ! La raison en est simple : les mêmes rayons du soleil peuvent faire briller le filtre monté sur l’oculaire, et même le faire exploser ! Les fragments incandescents ne sont pas plus utiles que les rayons concentrés.
- S’il n’est pas possible de placer un filtre devant l’objectif de votre instrument, vous avez besoin d’une ouverture — un morceau de carton avec un trou de la moitié de la taille de l’objectif. Cela réduira l’énergie des rayons et permettra d’utiliser le filtre près de l’oculaire.
Site d’observation et autres préparatifs
Even if you’re using binoculars, it’s best to get a tripod or other handhold — looking up and holding your hands still is often difficult for novice astronomers. To ensure that Mercury’s passage does not pass you by, it is worth checking the weather for May 9 in advance, or better yet, check the cloud map. Although the transit will be visible through thin clouds, it is better to see the planet flying against the Sun against a clear sky.
Date de publication: 12-26-2023
Mettre à jour la date: 12-26-2023